Lors
d'une émfssionde Radio France-Culture sur le Maroc, l'après-mididu
samedi 3 décernbre 1994, un plateau consacré à la diversité
linguistique, cultuerlle et confessionnelle réunissait au Centre
Culturel Français de Casablanca les chercheurs marocains suîvants
: Mme Houria Lahlou, linguiste et enseignante à la Faculté des
Lettres de Ben Msik (Casablanca), Mr Mohammed Janjar, animateur
de la reVue Prologues et conservateur à la Bibltothèque de la
Fondation Abdelaziz (Casablanea), M. Salem Himmlch, phîlosphe
et romancier, M. Simon Lévy, linguiste et secrétaire général
de la communauté juive de Casablanca.
Ce qui nous a interperlés,
surtout scandalisés dans ce débat, ce furent les prises de position
de M. Himmich concernant la dimension, berbère de l'identité
marocaine. Elles relèvent plus de la mauvaîse foi, des procès
d'intention et de la langue de bois que de toutes autre chose.
"pour permettre au grand nombre de prendre connaissance
de ces positions, nous voudrions reprondre point par point ses différentes interventions
et essayer d'en démonter le mécanisme pour
le moins surnois d'en éclairer les références qui puisent dans le chauvinisme le plus élémentaire. Nous aurions aimé
lui répondre en Tamazight, mais nous avons opté pour une langue
qu il estime mieux que notre « patois » d’arrièrés.
1. un
premier point révèlateur devrait être souligné tout au long
de ses prises de parole, S. Himmich ne cesait pas de nomer la
revendication
amazigh par des termes tels que « la question du berbère», «cétte question» ou pire «brouhaha journalistique et médiatique» ...Le
moins que
l'on puisse dire ,
c'est
que, poùr lui, elle relève du domaine de l'innommable. Comment s’expliquer alors la terreur qu
il a fait régner sur le plateau en martelant avec un air hautain
des «je voudrais qu’on ne s’attarde pas trop sur cette question »
ou encore des «je voudrais qu'on dépasse» Iet … Les invités
de l'animateur de ce plateau étaient venus discuter de la diversité
linguistique, culturelle et confessionnelle de notre pays
et voilà que l'un d'entre eux les sommait de dépasser
le débat sur l'amazighité qui est, on ne Ie dira jamais assez,
le socle de notre pluralité et de notre richesse,
2. Himmich
parlait de «dérapages» et de «dérives » dans lesquels la revendication s’enlise dès qu'elle mord sur
la politique. En fait, qu'est ce qui n'est pas politique ? Lui
qui se définit comme philosophe ne devrait certainement pas
ignorer la formule célèbre d'Aristote «zoom politikon» -«I'homme"est
un animal politique». Quand il parle de partis, au Maroc ou
en Algerie, qui «sont fondés sur une base ethnique et linguistique»,
il pèche doublement. D'abord, tout parti reconnu comme acteur
de la vie politique dans les pays concernés - et ce n'estpas
pour les défendre -a le droit d'inscrir dans son Programme la
nécessité de reconnaître les langues nationales. La langue Tamazighte
n’est qui que ce soit, elle appartient à tous les Nord-Africains.
(tiré
du jouranle Al Bayane du 7/3/1995 )
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