
C’est complètement absurde la situation des Amazighs au Maroc, ils vivent dans une totale contradiction mentale. En effet le combat identitaire, jusqu’ici pacifique, et après 35 ans est arrivé à un moment crucial et sensible. C’est au moment où la constitution marocaine a reconnue l’amazighité comme une composante de la nation et la langue amazigh comme langue officielle et la culture amazigh un patrimoine commun à tous les marocains que des voix de certains marocains s’élèvent pour y s’opposer.
1er constat :
Au parlement marocain, tous les députés et y compris les ministres et les chefs de gouvernement n’ont jamais pu faire un discours complet en langue arabe officielle. C’est toujours en dialecte Darija marocain qui n’est jamais officielle à ce jour. Le chef de gouvernement Mr Abdelilah Benkirane, secrétaire générale du parti des frères musulmans PJD, bien qu’il est l’un des plus farouche défenseurs de la langue arabe a fait jusqu’ici tous ses discours en Darija, à tel point que c’est en son temps que pour la première fois les réseaux sociaux au Maroc ont fait l’analogie entre le parlement et la célèbre place Jamaa Fnaa de Marrakech. Ce qui est très symbolique. Mais jusqu’ici jamais une organisation politique au sein du parlement n’a demandé le respect de la constitution marocaine en exigeant les interventions en langue officielle. Tout simplement, qu’ils sont tous incapables de le faire, même ceux qui pensent les critiquer. Probablement car ce n’est pas non plus leur langue matérielle.
2eme constat :
À la session parlementaire des questions-réponses diffusée en directe à la télévision, c’est pour la sixième fois qu’un (e) député (e) Amazigh (e) s’élève et pose sa question en langue Amazighe à un ministre sur un sujet donné. Et c’est le sixième ministre, lui-même amazigh, qui prend la parole et répond en Amazighe.
Mais à chaque fois, c’est les députés des frères musulmans au pouvoir qui s’élèvent pour interrompre le député ou le ministre. L’argument avancé à chaque fois : « il faut attendre la loi organique constitutionnelle de la langue amazighe pour commencer à faire usage de votre langue, mesdames et messieurs les Amazighs » !
Argument qui ne peut venir que d’un colon et qui ne peut être accepté que par un colonisé. Les frères musulmans sont-ils dans cette posture au Maroc ?
3eme constat :
A chaque fois, les députés amazighs dans partis politiques du gouvernement PJD, RNI et MP baissent la tête à leurs maitres arabo-islamiques. C’est le syndrome du colonisé !! Ils arrivent même a accepté que leur gouvernement boycotte une journée d’étude sur la loi organique à la deuxième chambre du parlement.
Conclusion :
Sure ce, il est toujours clair plus que jamais que les frères musulmans sèment le chaos là où ils arrivent au pouvoir. Le Maroc est-il dans leur ligne de mire ?
Probablement oui, car c’est la deuxième fois qu’ils arrivent à mettre le nationalisme marocain en second plan devant les causes arabo-musulmanes. Ce qui pose beaucoup de questions ?