
« Vous nous avez fait dégouter ce pays », c’est l’un des slogans qu’a lancé un marchand ambulant dans un rassemblement des marchands ambulants à la ville d’Ait Mellal en guise de protestation contre l’intervention des autorités qui les a interdit d’exercer dans la voie publique.
« Si je n’ai pas des droits dans ce pays, envoyer moi dans un autre pays, je vous donne cette carte d’identité marocaine qui ne m’a apporté que de l’humiliation », lance une autre dame dans la foule.
En effet ce phénomène de marchands ambulants est général à toutes les villes du Maroc. Tout diplômé d’université marocaine qui ne trouve pas de travail se tourne vers ce métier. Ce métier dans lequel il n’est en réalité qu’un simple courtier avec une commission misérable d’un magasin d’accoté. Chaque magasin peut avoir une dizaine à des centaines de marchands ambulants sous ses ordres. Le schéma est simple : le commerce qui se faisait avant dans les magasins, s’est déplacé sur la voie publique, avec une seule modification c’est qu’ils y a des intermédiaires dans le circuit. C’est la première problématique.
La deuxième problématique est que ce métier est exercé sur les voies publiques, par conséquent les centres villes ne sont plus accessibles en voiture, voir même à pieds dans beaucoup de ville. En cas d’incendie ou d’évacuation à cause d’un sinistre, il y aura certainement plus de morts causés par l’intervention que par les le sinistre lui-même.
La troisième problématique, les habitants résidents dans ces quartiers se plaignent du non accessibilité à leurs logements. Certains sont obligés de vendre et d’aller habiter plus loin. Mais, là-bas aussi plus loin, n’est qu’une question de temps. Dans quelques années le même problème s’y répète à cause d’une démographie de plus en plus forte et des opportunités d’emploi de plus en plus faibles.
L’université marocaine elle, depuis sa conception est complétement déconnecté du marché d’emploi. On forme des PhD dans la langue arabe, la Charia Islamique, l’histoire du moyen orient et autres métiers absolument pas demandé par le marché de l’emploi. Le seul demandeur est l’idéologie arabo-islamique de l’état.
Quant à l’école, et après une série de réforme à la tête de chaque dix an, l’état marocain vient de reconnaitre finalement le collapse de son système éducatif qu’il a conçu sur la base de l’idéologie arabo-islamique imposé par les maitres du Moyen Orient. C’est plus simple, depuis l’arabisation de ce système en 1970 suite à la demande de la ligue arabe, à l’instar des autres pays membres de ce club comme l’Algérie et la Tunisie, le nouveau rapport étatique reconnait que finalement seul 35% des élèves savent faire une phrase correcte en langue arabe. Nous, on ajoute que même ces 35% ne peuvent pas trouver d’emploi car aucun marché économique n’a vraiment besoin de cette langue, ni pour vendre, ni pour fabriquer. Seul les PhD en Charia islamique que l’état peut placer de temps en temps surtout à l’étranger et dans les nouvelles mosquées construites dans le cadre du développement du secteur immobilier. Autrement dit, un seul mot peut résumer cette catastrophe : le collapse.
Durant le dernier mondât du gouvernement des frères musulmans du PJD, le ministre de l’éducation a pris l’initiative d’introduire ce qu’il a appelé le baccalauréat internationale. Une autre façon timide pour ne pas dire on arrête l’arabisation du système éducatif. Le chef du gouvernement Benkirane, en plein débat télévisé, a catégoriquement refusé cette initiative qu’il a qualifiée de complot contre l’arabo-islamité de la nation. Plus encore, il a alerté que cette initiative va créer un soulèvement au Maroc car les marocains, selon lui, sont attachés à leur arabo-islamité et par conséquent ils ne peuvent pas se séparer d’un système éducatif arabo-islamisé. Le ministre de l’éducation a été humilié en direct sur la télé, il n’a pas pu supporter, le lendemain il a pris une semaine de report médical. Mais malgré tout l’initiative est mise en place et les résultats étaient décevants pour les frères musulmans. Les parents ont fait la queue devant les écoles pour pouvoir trouver une place à leurs enfants dans le système non arabisé. Le ministre a été obligé de répondre à la demande pressante des parents en ouvrant chaque année plus de classes non arabisées. Les écoles privés eux, ont complétement fermé l’option baccalauréat arabisé.
Le problème a donc des racines profondes, la solution ne peur résider que dans la rupture avec le passé. A commencer par la réforme radicale de l’école, de l’université et de de la justice. Mais les résultats ne seront que dans une génération.