Par Amazighworld, AmazighWorld.org Date : 2018-11-04
C’est au Maroc et au 21eme siecle, qu’on peut encore mourir par le froid. Pire encore on decouvre le cadavre apres 8 jours et uniquement par les jeunes du village.
Ce s’est passé à Buyeblan aux montagnes de l’Atlas, le corps inerte de l'enfant du Maroc inutile vient d'être découvert après 8 jours sous la neige.
Une disparition et une mort qui n'ont pas merité l'attention des autorités malgré la mobilisation des Imazighen sur les réseaux sociaux. Seuls les jeunes volontaires de la régions de Buyeblan ont pris la peine d'écumer les cimes enneigées à la recherche de Hamid Buaali le jeune berger, âgé de 23 ans.
La reine Dihhiya a du surement tourner dans sa tombe vu le sort de son peuple Amazigh qui est aujourd’hui à la marge de l’histoire.
Ce poème en langue Amazigh et traduit en francais par Aksil Azergui résume tout:
Ce n'est pas la neige qui m'a tué
Ni le froid ni le gel
Mais l'indifférence de mon pays
Qui n'a pas pris la peine de me rechercher
Berger j'ai vécu
Bouc émissaire j'ai fini
Car Amazigh je suis né
Enfant de l'Atlas oublié
Cette terre bravement défendue
Par mes ancêtres
Ces braves guerriers
Durant des jours et des nuits
Contre le froid j'ai lutté
Seul
Abandonné
A mon sort dans les sommets
Dans ce Maroc inutile
Où les hommes sont futiles
Mais la terre confisquée
Vidée
Éviscèrée
Je ne suis ni caïd
Ni étranger
Ni fils de... pour mériter
Qu'on se déplace pour moi
Ni pour être secouru
Je suis mort comme j'ai vécu
Entouré de mes seuls compagnons
Mes moutons
Adieu pays sans cœur
Sans honneur
Tu m'as lésé
Du début à la fin
Tu m'as tué
Par ton cynisme assassin
En me dépossédant de mes biens
Pour faire de moi un sujet sans rien
Comme tous les miens .
Amina Amharech
------------------ le poeme en langue Amazigh ----------------------
Ad ur ttinim adfel ayed i-inɣan,
Ur idd awed asemmiḍ ula agris,
Maka asselku n tmazirt-inu,
i-ittun, tugi ad ɣifi terzu.
Ameksa ayed giɣ,
Mmuteɣ g tittut,
Acku luliɣ-d d-amaziɣ,
Memmis n waṭlas ityattun,
Akal-a ɣef nnaɣen s tebɣest,
Imarawen-inu,
Imennaɣen iburzen,
S wass d yiḍ.
Beddiɣ mnid n usemmiḍ,
Γas nekkin,
Zrin-i beddiɣ dat tmettant,
Γef iɣir n udrar,
G Merruk-ddeɣ ityattun,
G ur lin medden azal,
Akal-a aneɣ ityakren,
G akw herḍen imezdaɣ
G wakal-a mi nebren iseknaf.
Ur giɣ anebbaḍ,
Neɣ aṛumi,
Ur giɣ memmis n … af ad uklaleɣ,
Add nekren,
Ad i-jjnejmen.
Mmuteɣ imkinna ddreɣ
Ttin-i inuguḍen-inu,
Imeddukkal.
Ar timnilit a tamazirt tar ul,
Tar addur,
Terrẓid-i,
Seg mayed d-reẓmeɣ allen,
Allig i-xsint.
Tezlid-i,
Ul-nnem iqqwuṛ.
Tukred-i ayla-inu,
Tfeld-i amm ugujil,
Amm akw aytma.
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Commentaire N° : 1 Par: id Bawⵣiki Le : 2018-11-05 Titre: Ton pays n'est plus le tien Pays: France
Mon ami, mon frère,
on t'a laissé mourir
abandonné par le ciel et la terre
tu pensais pourtant que l'on viendrait te secourir
Ton pays n'est plus le tien
car au lieu de t'offrir la culture
et penser à ton bien
tu dois subir la loi des barbares
Ton pays n'est plus le tien
L'Arabie en a fait sa possession
et l'Islam l'a enseveli avec son baratin
tu es le rejet de cette transaction.
Après la profanation de la tombe d'Omar
et ta mort, pauvre berger
Les Amazighs semblent avoir disparus par hasard
Pas de révolte pas de rejet.
Comme si pour eux la terre ne tourne plus
Immobiles ils sont comme des statuettes
Dont la valeur ne vaut même plus un écu
Ils suivent ton chemin jusqu'à perpette.