POURQUOI DES MILITANTS AMAZIGH ET TAMAYNUT PORTENT PLAINTE CONTRE LE MINISTRE DE L'EDUCATION NATIONALE ?

L'affaire du manuel scolaire qui vulgarise le mensonge et le racisme, ne date pas d'hier. Plusieurs militants amazigh discutaient il y'a plus d'une année la possibilité de porter plainte contre le Ministre de l'éducation nationale.
Et bien chose promise chose faite, le 29 Décembre 2003, certains militants amazigh ont lancé le défi par la voie de recours devant le tribunal administratif de Rabat, recours juridictionnel ouvert à l'encontre du Ministre de l'éducation nationale et son acte administratif, qui n'est autre que son fameux manuel scolaire qui enseigne la haine, le mensonge, l'aliénation, la non tolérance, et qui sert de propagande à des partis politiques et au courant salafiste dont les liens avec le terrorisme ne sont pas à démontrer.

Que renferme ce manuel entre ses pages blanches noircis par le mensonge : MENSONGES :

C'est le mensonge n'est rien d'autre que des propos contraire à la vérité et tenu dans le but de tromper, et bien, le Ministère de l'éducation nationale a trouvé la meilleure formule pour conditionner les mémoires d'innocents élèves auxquels est déstiné le manuel scolaire.
Ainsi le dahir du 16 Mai 1930 n'est plus un Dahir chérifien comme tous les autres, et ce malgré son préambule qui ne laisse aucun doute plané sur l'identité du dahir :
" Que l'on sache par la présente - que Dieu en élève et en fortifie la teneur- que notre Majesté chérifienne, Considérant que le dahir de notre Auguste père, S.M. le Sultan Moulay, Youssef, en date du 11 septembre 1914 a prescrit dans l'intérêt du bien de nos sujets et de la tranquillité de l'Etat, de respecter le statut coutumier des tribus berbères pacifiées, que dans ce même but le dahir du 15 mai 1922 a institué des règles spéciales en ce qui concerne les aliénations immobilières qui seraient consenties à des étrangers dans les tribus de coutume berbère non pourvues de Mahakmas pour l'application du Chrâa ; que de nombreuses tribus ont été depuis lors régulièrement classées parmi celles dont le statut coutumier doit être respecté, qu'il devient opportun de préciser aujourd' hui les conditions particulières dans lesquelles la justice sera rendue dans les mêmes tribus :… "
Ce préambule résume le Dahir en question, et dévoile sa nature à qui veut comprendre et les conditions historiques de sa promulgation et son exécution, et son exploitation par les nationalistes arabes marocains à des fins politiques et essentiellement pour mettre sur pieds les mythes fondateurs du " mouvement national ".

FALSIFICATION DE L'HISTOIRE :

Le manuel scolaire en question présente l'histoire du combat du peuple marocain pour la liberté et l'indépendance d'une manière fallacieuse et caricaturale, ainsi :
" Sur le plan pédagogique, le manuel a dénaturé l'image du soufisme -terme générique qui englobe l'ensemble des traditions mystiques du monde musulman depuis le XIe siècle- et des zawaya, pour les ramener à de simples comploteurs avec les autorités du protectorat Français.
Les Marocains le savent, de nombreuses zawaya étaient à l'origine de combats sans merci contre les français et les espagnols.
" A travers ce manuel le Ministère présente un certain " Emire orientaliste ", qui n'est ni marocain ni africain comme un instigateur du soulèvement du peuple marocain pour l'indépendance.
Ce Chakib Arsalan, que personne ne connaît au Maroc est érigé au rang
de héro national au détriment de la vérité et des milliers de martyres
marocains pour l'indépendance de leurs pays.
Heureux sont les martyres qui n'ont rien vus ni lus.
" Le manuel raconte des histoires à dormir debout au sujet du " mouvement national ", qu'il voulait substituer à l'ensemble du peuple marocain.
Ainsi les guerres héroïques du peuple amazigh marocain - ANOUAL, LEHRI, AITBAAMRAN, BOUGAFER…- n'ont pas droit d'être cités parce qu' elles étaient l'œuvre d'un peuple qui avait pour mot d'ordre la liberté inconditionnelle et non pas le partage du gâteau avec le colonialisme.
D'ailleurs les vétérans de ce " mouvement national " ont comploté avec les forces coloniales pour la pacification des tribus amazigh, pacification qui a laissée des milliers de martyres parmi Imazighen et qui les a dépossédé de leurs terres et richesses au moment même ou les vétérans du nationalisme arabe marocain réclamaient plus de postes dans l'administration, une part plus importante dans le gâteau marocain, l'enseignement de la langue arabe à tous les marocains, la fermeture des écoles berbères…voilà le résumé des revendications de ces nationalistes et que le manuel rapporte sans scrupule.

LA HAINE ET LA NON TOLERANCE :

Ce manuel présente le salafisme et les salafistes comme des sauveteurs de la oumma, lançant un éloge à une idéologie qui ne cesse de semer la poudre et de faire couler le sang par tous ou ses adeptes passent.
Par mépris au peuple marocain et aux victimes des attentats qui ont ravagés la ville de Casablanca un certain 16 Mai 2003.
Encore le 16 Mai ; Méditez la coïncidence ?.

LE RACISME :

Le manuel véhicule un vocable de connotation péjorative, le vocable berbère rejeté par le peuple amazigh marocain est employé outrageusement par ceux qui ont eu la malice de confectionner cette bombe à retardement comme l'a qualifié un militants amazigh.
En parallèle le récit présente l'arabe, le peuple arabe, et l'unité arabe d'une manière non pas respectueuse mais sacrale, comme si on essayent de dire aux pauvres élèves amazigh que votre salut est dans l'arabe et en arabe avec les arabes entant qu'arabe.

PROPAGANDE :

Ce manuel n'est rien d'autre qu'une sorte de spot publicitaire pour certaines figures du nationalisme arabe marocain, parce que si on voulait mettre la lumière sur des hommes qui ont marqués leurs époques, on allait pas focaliser tout l'intérêt sur des gens qui appartiennent à la même famille politique et qui sont liés par des intérêt commun et qui défendent une stratégie dite : Stratégie de la Bourgeoisie urbaine, essentiellement Rbatis et Fassis.
A lire le contenu de la leçon et à contempler les visages des illustrés, on dira qu'il ne s'agit que d'une brochure de propagande istqlalienne.

QUE VEUT DIRE LE MINISTRE ? :

Ce manuel destiné aux élèves du 9éme de l'enseignement secondaire, autrement dit, à des enfants de moins de seize ans, vise à notre humble avis une chose essentielle :
dire à qui veut entendre que rien ne changera sous le ciel marocain, que les politiques d'exclusion, de marginalisation, d'aliénation…qui visent le peuple amazigh marocain restent et resteront intouchables, que l'Etat et l'état des choses ne bougeront pas d'un iota, et que le discours du 30 Juillet 2001 et celui d'Ajdir en date du 17 Octobre 2001 n'ont pas de places dans les annales de la politique officielle marocaine.

QUE FAIRE ?:

C'est simple ne pas se fier aux discours des représentants de l'Etat marocain, et de ne rater aucune occasion pour dévoiler la nature des politiques exclusionnistes de l'Etat, et de faire comme ceux qui ont relever le défi et ont porter plainte contre le Ministre de l'éducation nationale.
Les néo-baâtiste disposent des outils de l'Etat, et il faut les combattre par leurs propres armes, puisque c'est possible. Et ce procès ne doit être que le début d'une série d'autres procès.

La liste des personnes physiques reste toujours ouverte, des sources proches du comité chargé du suivi parle d'une centaine de militants engagés à poursuivre la lutte pour que le ministre retire son manuel raciste.

ABDALLAH HITOUS
Rabat le 03/04/2004

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