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la violation des droits de l'homme Amazigh:
Les Amazighes Portent plainte contre le ministre de l'éducation nationale

Mouvement Tidaf
Communiqué

Réplique à la réponse de l'agent judiciaire agissant au nom de l'Etat, au sujet de la plainte déposée auprès du Tribunal administratif de Rabat par 312 citoyens et associations représentatifs des différentes composantes de la société marocaine, contre le Ministère de l'Enseignement, pour discrimination raciale dans le manuel scolaire d'histoire de la 9éme année secondaire, réduisant les amazighes à de simples indigènes sans foi, ni sentiments patriotiques, à la merci de l'intrigue colonialiste visant à les christianiser et à les assimiler.

*****

Dans sa réponse, l'agent judiciaire a justifié l'usage du nom " Dahir berbère " par son adoption et son utilisation par certains mouvements nationalistes et dans des écrits, notamment l'ouvrage de Hassan II " le Défi ". Cet argument a été catégoriquement rejeté par les plaignants par la voie de leur avocat, pour les motifs suivants :

1-Le Maroc est un Etat de droit, et on ne saurait admettre que son représentant puisse s'appuyer sur des faits, pour justifier un acte illégal. L'argument constitue en même temps une reconnaissance implicite que le nom adopté dont on fait l'apologie n'est effectivement pas l'appellation légale et officielle du Dahir, appellation légale et officielle que Monsieur l'agent judiciaire a abusivement écartée.

2-Lappellation légale du Dahir est textuellement " Dahir du 16 Mai 1930 (17 Hijja 1348) réglant le fonctionnement de la justice dans les tribus de coutume berbère, non pourvues de mahakmas pour l'application chraâ ". Ce Dahir est à la disposition de Monsieur l'agent judiciaire dans le Journal Officiel de l'Etat Marocain, numéro 918, du 16 Mai 1930.

3-L'appellation légale du Dahir est incontournable pour une perception réelle de l'objet du texte . Par conséquent, toute altération de l'appellation entraîne mutatis mutandis l'altération de cet objet. L'appellation " Dahir berbère " induit en erreur puisqu'elle laisse supposer que " les berbères " étaient les auteurs de ce Dahir, ou qu'il les visait exclusivement, orientant ainsi l'attention sur les " Berbères ", au lieu de l'organisation de la justice coutumière, tout en les accablant d'accusations fallacieuses, pour en faire des boucs émissaires et dédouaner l'élite makhzanienne de sa grande responsabilité dans les événements qui ont entraîné la colonisation du pays, et la collaboration de cette élite sous l'occupation.

Par contre, l'appellation légale permet de saisir qu'il s'agit, en réalité, d'un texte organisant la justice coutumière, pris dans le cadre de l'organisation judiciaire de l'ensemble du territoire chérifien. Et il est pratiquement impossible d'aborder une étude objective dans ce domaine, en occultant le vrai nom du Dahir.

4-Le refus de l'utilisation du nom légale du Dahir est d'une très grande gravité, puisqu'il est le fait du représentant de l'Etat, garant du respect et de l'application de la loi, agissement inadmissible quelle qu'en soit la justification, compte tenu du fait qu'un texte de loi ne peut être modifié que par un autre texte de même niveau, et que le changement de nom est une modification.

Par conséquent, en l'absence du respect de cette règle, seule l'appellation légale est obligatoirement utilisée, à l'exception de toute autre; règle à laquelle doit se soumettre tout Etat qui se respecte, et qui se considère comme un Etat de droit. En La transgressant, Monsieur l'agent judiciaire, s'est mis hors la loi, et s'est en outre trouvé dans l'incapacité d'aborder le Dahir ou de se référer à ses dispositions pour corroborer la thèse avancée dans le manuel scolaire. Pour la bonne raison que le Dahir qui porte l'épithète " berbère " n'est que le fruit de l'imagination malsaine de ses auteurs, contrairement au Dahir du 16 Mai 1930, qui fut appliqué pendant un quart de siècle, et dont on peut consulter les dossiers concernant son application, auprès des instances compétentes à l'époque, pour tirer des conclusion.

5-Le Parti de l'Istiqlal, qui compte encore parmi ses membres certains inventeurs de la supercherie du " Dahir berbère ", que ce parti considère comme son mythe fondateur, et qui a profité de son emprise hégémonique sur la scène politique nationale à l'aube de l'indépendance, pour imposer cette supercherie dans le cursus scolaire, afin de l'ancrer dans les esprits, a déclaré solennellement par la voie de son organe officiel " al Alam " No. 18624 du 16 Mai 2001, à l'occasion de la commémoration de l'évènement, que le nom des Imazighen a été injustement collé au " Dahir ", et qu'il est équitable de l'appeler désormais " Dahir colonial ". Ce fut la dernière fois que ce journal commémora l'évènement, suivi en cela par les autres publications dites nationales.

6-Pour toute ces raisons, les plaignants réitèrent que l'attitude de l'agent judiciaire est contraire à la loi, et nécessite une condamnation, d'autant plus qu'il n'est pas sensé ignorer le contenu raciste de l'idéologie véhiculée par l'appellation " Dahir berbère ", visant essentiellement à discréditer les amazighes, en induisant les citoyens en erreur, pour leur faire croire que le Dahir portant organisation de la justice coutumière, n'avait d'autres objectifs que la séparation des arabes et des " berbères ", en écartant ceux-ci de l'Islam, pour les christianiser et les assimiler ensuite.

TIDAF

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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