Après avoir lu plusieurs articles et communiqués publiés par quelques sensibilités et militants amazighs, nous avons constaté que chaque lettre que nous lisons ou que nous écrivons en arabe nous transmet une partie du virus arabiste qui prend en lui l'éclosion et l'éclatement. Pour dire que le militant amazigh ne s'est pas encore débarrassé de résidu de la pensée et de la pratique arabiste qui commande son esprit même s'il prétend le contraire.
Nous disons ça en pensant à la célèbre expression de grand anthropologue Ibn khaldoun « les arabes se sont entendus pour ne jamais s'entendre », cette remarque peut être vraie sur quelques niveaux ou dans une époque historique définie, mais ce qui est évidant et claire c'est que les arabes se sont mis d'accord, au moins, pour éradiquer l'identité amazighe en Afrique du Nord, et la question qui se pose est la suivante: Est-ce que les amazighs se sont solidarisés une fois, pour faire face à cet étranger qui a arabisé et détruit leur pays? Je reviens à Ibn Khaldoun pour dire que s'il est encore parmi nous aujourd'hui, il va noter sans aucune hésitation « les amazighs se sont entendus pour ne jamais s'entendre », Ibn Khaldoun ajouterait : « le virus leur a été transmis par les arabes, ces derniers en sont guéris », la citation d'Ibn Khaldoun aurait du finir là!
Nous avons lu les écrits de plusieurs militants qui glorifient et sacralisent les organisations auxquelles ils font parti en attaquant et en dénigrant les autres organismes amazighs à partir d'une vision tribaliste, régionaliste ou seulement d'une adhésion organisationnelle. Avec cette pratique, nous sommes en train de sacraliser le formel au détriment du substantiel. Nous avons oublié que si une organisation amazighe est vénérée c'est la sacralité et la noblesse de la cause amazighe qui lui procure cette glorification et non l'inverse. Tous les cadres, toutes les organisations ainsi que les personnes deviennent profanes face à la sacralité de la cause.
Combien c'est préférable, si tu prends en considération, ô toi le militant, l'intérêt général de notre cause avant de publier un article ou un communiqué dont le seul bénéficiaire est le cadre dont tu fais parti. Ce cadre qui en tirera un profit éphémère mais qui participera à la mort de notre cause. Qu'il est l'intérêt d'un cadre sans cause ?
Ça sera préférable, ô toi militant, si tu penses à l'âme de martyre Lounès Matoub qui a eu le courage de sacrifier sa vie pour ce peuple brisé, ça sera noble de ta part si tu penses aux âmes des martyres qui ont donné leurs vies et leurs biens pour que tu puisses aujourd'hui écrire tes articles et publier tes communiqués ! Si tu avais bien pensé à nos détenus, symbole de notre union et éclaireurs de notre chemin, dans les geôles ! Si tu avais pensé à ce qui nous uni avant de penser à ce qui peut nous différencier. Si tu l'avais fait avant d'écrire le premier mot de ton article ou de ton communiqué avec quoi tu peux allumer le feu de polémique et de l'éclatement
En fin, j'aimerais bien éclaircir que mon objectif derrière cet article n'est pas de défendre un cadre contre un autre ou une région contre une autre, ne me demande pas le cadre dont je fais parti, je suis le fils de tous les organismes et de toutes les coordinations amazighes indépendantes, et ne me demande pas la région d'où je viens ! Je suis le fils de ce pays brisé, citoyen de Tamazgha.