Et l'IRCAM s'explose !!!
Enfin des désignés claquent la porte de l'Institution Royale
Moha AREHAL
Is yedra ulghem, isin is yeffegh yefregh seg taxamet
Même pas trois ans après le commencement de son travail effectif, le voilà cédé, le voilà devenir une première dans l'histoire du Maroc Moderne, jamais une institution royale n'a vécu de telle situation. En fait sept des trente deux membres du Conseil d'Administration de l'IRCAM viennent de signer une pétition de retrait collectif de l'IRCAM. Alors pourquoi, à ce moment précis? Quelles sont les dessous de telle décision? Les raisons avancées sont-elles raisonnables en elles même? C'est ce que nous allons essayer de nous expliqué dans cet article.
Un peu d'histoire
Il y'a moins de trois ans, le Roi a prononcé un discours qualifié d'historique et à l'intérieur du pays et à l'étranger. Ce discours a été prononcé par le Roi en un lieu très symbolique qui n'est que le plateau de Ajdir dans le moyen Atlas, même endroit qui a connu la remise des armes par les résistants amazigh du moyen atlas après la dissolution de l'armée de libération. Ce discours a été considéré par plusieurs comme la reconnaissance officielle de l'Etat marocain de l'amazighité de ce pays.
Suite à ce discours les opérations de course n'ont cessé entre le comité royal chargé de mettre en uvre l'Institution Royale décidée par ledit discours et le recteur choisi d'avance en l'occurrence Mohamed Chafik ancien Directeur du collège Royal. Les téléphones n'ont pas arrêté de sonner à travers tout le pays pour recruter les membres du Conseil d'Administration et les fonctionnaires de l'institution officielle de l'Amazighité. Plusieurs listes ont été envoyées d'ici et de la pour faire accepter telle ou telle proposition, et le cercle s'est fermé, les uns sont même aller plus loin jusqu'à recruter toute la famille. Plusieurs membres du conseil, en même temps fonctionnaires à l'IRCAM- ce qui fait double solde même à Rabat- après c'est au tour des épouses d'être recrutée, et toute la famille change de fonction. Le salaire est très gourmant à faire couler la salive de toute la famille. Après les épouses c'est au tour des proches et des proches des proches. Les services se rendent même chez les imazighen! C'est désolant mais c'est la véritable vérité que plusieurs ont essayée d'occulter.
La première ébauche de l'explosion : Le régionalisme
La méthode utilisée pour recruter les membres du conseil d'administration et des fonctionnaires au sein de cette même institution n'a pas fait que des heureux mais bel et bien plus de mécontents qui pour une raison ou une autre voulaient bénéficier de leur part de la tarte offerte par le makhzen.
A croire que ces pseudo-militants voulaient mettre en exigu l'adage qui dit qu'une cause qui ne fait pas manger du pain est une cause sans avenir. La question de la région - que j'ai dénoncée dans la villa même de l'ex-recteur - est mise en sur-brillance pour le choix des ircamistes .
Les Rifains qui ont préféré prendre part à cette makhzanisation de Tamazight ont fait savoir à qui le veut qu'ils ne sont pas contents des quotas réservés à chaque région et que le Rif est mal représenté au sein du Conseil d'Administration et même parmi les fonctionnaires. Alors, les signataires de cette première ébauche de l'explosion de l'IRCAM ont proposé aux décideurs au sein de l'institution royale de procéder au recrutement de chercheurs et de fonctionnaires parmi la population du Nord pour rétablir la parité.
Seconde ébauche : le caractère
Juste après la mise en uvre de la structure dite IRCAM, un des premiers défis devant lequel s'est trouvée cette institution royale l'unique en son genre dans notre pays et qui s'est donnée la tache difficile de réhabiliter l'amazighité après tant de siècles de marginalisation était le choix du caractère avec lequel devrait s'écrire l'amazigh au temps de la makhzanisation.
Une fois l'information de la réunion du Conseil d'Administration de l'IRCAM au sujet du caractère et la publication de l'appel de Meknès en faveur du caractère latin comme seul moyen de transcrire le Tamazight, a été connu par tout le monde, chaque partie s'est mise à l'uvre pour présenter ses raisons du caractère le plus adapté à la transcription de Tamazight qui désormais selon les personnes acquises au Makhzen est devenu reconnue officiellement par le régime. De ce fait, les islamistes du parti tsunamien et des radicaux de Al Adl wa Il Ihssane sont devenus des militants amazigh plus que les fondateurs du mouvement lui-même pour trancher sans équivoque que le caractère araméen lui aussi arabisé est le plus adapté pour la transcription de la langue Amazigh.
De même pour les panarabistes, en particulier ceux qui connaissent bien dans le domaine de la citoyenneté garnie de l'idéologie arabo-islamistes, qui sont ajouter pour défendre et avec les mêmes justificatifs que les islamistes le caractère araméen. Les imazighen les plus connus du mouvement se sont prononcé en faveur du caractère latin qui d'ailleurs était le moyen avec lequel l'amazigh s'écrivait dans les temps modernes et qui a été adopté par le Conseil National de Coordination.
Le jour de la réunion, et pour la première fois dans l'histoire d'une langue, le Conseil d'Administration de l'IRCAM n'est pas arrivé à trancher entre le caractère latin et Tifinagh en un premier tour, le deuxième tour et pour des raisons encore inconnues mais sûrement politique et idéologique le caractère Tifinagh est devenu officiellement l'outil de la transcription de Tamazight au Maroc.
Avant la tenue de cette réunion, plusieurs membres du Conseil ont fait comprendre à ce qui veut l'entendre que dans le cas ou le caractère araméen est adopté pour la transcription de Tamazight, ils démissionneront définitivement du Conseil et de l'IRCAM en général pour les membres qui sont à la fois membres du Conseil et fonctionnaires de l'IRCAM.
Troisième ébauche : le statut des chercheurs
Pour finaliser la structure de l'institution, le Conseil a adopté un statut du personnel de l'IRCAM. Ce statut calqué sur un autre statut d'un établissement public pareil à l'IRCAM a privilégié plus les fonctions d'origines que les diplômes et les recherches faits par les recrus. L'analyse d'un tel statut fait ressortir que l'enseignement et la touche des professionnels de l'enseignement supérieur l'on imprégné de leurs problèmes de diplômes sans se soucier des compétences nécessaires pour un travail gigantesque de la réhabilitation d'une langue, d'une culture et d'une civilisation les plus marginalisées et les plus résistantes le long de l'histoire de l'humanité. L'Amazighité.
Alors de tels petits jeux de diplômes ont fait que plusieurs chercheurs reconnus par tous dans le mouvement amazigh se sont retrouvé à la marge de point de vue responsabilités que de point de vue rémunération.
Cette situation a fait que plusieurs chercheurs ont manifesté mainte fois leur désire regagner leurs postes d'origines. Quelques uns se sont même passer à l'acte en déposant leurs démissions définitivement de l'IRCAM. D'autres, ont gelé carrément leurs activités de recherches, combien intéressants pour Tamazight et Imazighen.
Plusieurs journaux ont rapporté depuis l'adoption et l'approbation du statut que ces chercheurs se préparaient pour une démission collective de l'IRCAM si aucune disposition n'est prise pour trouver une solution aux chercheurs mécontents. Il est à signaler que plusieurs réunions ont eu lieu entre ces chercheurs et les responsables administratifs de l'IRCAM en particulier le Recteur et le Secrétaire Général.
Et l'explosion devient inévitable
Le 21 février 2005, un communiqué, une bombe vient d'être entendu dans les locaux de l'IRCAM, quelques heures après, l'information a circulé comme le feu. Les téléphones ne cessent de sonner, pour s'assurer de la crédibilité de l'information. Les photocopies du communiqué du retrait passent de mains en mains dans les cafés et dans les bars. Les analyses n'ont manquent pas. Chacun essaye d'expliquer les raisons de cette décision.
Les dessous de cette décision au moins à mon avis ne sont pas forcément ceux largement expliqué dans le communiqué. Ce n'est pas évident que la rédaction d'un tel communiqué aux retombés très dangereux sur le fonctionnement d'une institution royale.
S'il est compréhensible la décision de M. Boudhane, celle des autres n'est pas du tout évidente. Il est à signaler que M. Boudhane a déjà écris dans son journal il y'à plusieurs semaine son analyse de la situation à l'intérieur de l'IRCAM et a conclu que le travail au sein de cette institution en vue de réaliser le changement de l'intérieur est devenu impossible. Il a lancé un appel à tous les ircamistes de replier bagages et se donner au travail dans les rangs du Mouvement Amazigh. Pour lui, sans une reconnaissance institutionnelle et constitutionnelle de Tamazight, rien ne peut se faire en faveur de Tamazight dans ce pays.
Pour les autres membres «démissionnaires», c'est très difficile au moins pour moi de croire et à ce retrait et aux raisons avancées du retrait. Ce n'est pas du tout logique de quitter une institution parce que ses partenaires n'ont pas tenu leurs engagements vis à vis d'elle. C'est vraiment inconcevable que la démission de l'IRCAM soit imputée sur le compte des deux ministères pour ne pas dire ministres de l'Education et de la Communication.
Si je m'attendais depuis longtemps à cette démission, je me trouve très surpris des raisons avancées. En fait, Les motifs avancés par les démissionnaires pour justifier leur geste ou se justifier, on ne sait jamais, ne différent pas globalement des critiques avancés depuis la création de cette institution par les militants amazigh. Une simple rétrospective et une relecture des anales des associations amazigh implantés partout dans le pays font ressortir que l'ostracisme officiel frappait Tamazight dans toutes ses composantes et les entraves à sa promotion n'ont cessé de se multiplier. Les démissionnaires ou « sebâatu rijal » de l'IRCAM ont constaté tardivement ce que le mouvement amazigh réclamait depuis déjà plus de 3 décennies. Sans la constitutionnalisation de Tamazight qui lui procurera le statut d'une obligation pour l'appareil exécutif et même législatif aucune action ne peut être entreprise par les détenteurs du pouvoir. Sachons que depuis 1998, date à laquelle le régime a décidé de l'alternance makhzano-arabiste, tous les ministres nommés ou désignés à la tête des ministères de l'éducation et de la communication n'ont épargné de moyen pour coller le caractère arabo-islamiste à notre pays. Les mêmes ministres sont connus pour leur affiliation à l'international arabiste de part leur appartenance politique par leur idéologie et leur écrits.
Alors ces mêmes raisons ne sont pas acceptables pour nous faire avaler cette démission, il devrait y avoir d'autres raisons non-dits. Les sept saints doivent nous expliquer les vrais motifs de ce retrait hâtif. Nul ne peut nier les problèmes internes qui font de l'IRCAM un établissement en continuelle dormance. Les problématiques développées ci-dessus ne sont pas encore élucidées au niveau de l'IRCAM, la représentation régionale tape encore et les chercheurs en mal d'être au sein de l'IRCAM ne sont pas encore régularisés dans leurs situations administratives.
Awed yan ur issin mayd as yaru rebbi g teghrut nes.