Une traduction littérale
peut être : Quiconque est obligé de franchir la côte, doit le faire
au plutôt. Une traduction en français peut être: Quiconque est obligé
de faire une chose, a intérêt à la faire le plus tôt possible. Ou
bien: Il vaut toujours mieux tôt que tard. |
Une traduction littérale est: Le chauve aurait aimé que
tout le monde soit chauve. La personne
atteinte par un malheur a souvent tendance à vouloir ne pas être la
seule victime. Ce malheur peut être une chose simple au quotidien, ou un
malheur beaucoup plus important. Ce proverbe est par conséquent invoqué
chaque fois qu'une personne a tendance à vouloir à ce que sa souffrance
morale ou physique se généralise afin qu'elle ne se sente pas seule dans
son cas. |
Urda t munnt snat g titar. |
Urda Igarrd w-ushn. |
Une traduction littérale est : On ne peut pas mettre deux épées
dans le même foureau. On pourrait le traduire par : Éviter de faire deux
choses en même temps. Ce proverbe se dit
lorsqu'une personne tente de faire deux choses en même temps. Elle finit
souvent par ne pas bien faire ni l'une ni l'autre. Alors on lui dit que
deux épées ne peuvent pas être mises dans un seul fourneau en même
temps. |
Une traduction littérale est : Le loup ne se domestique pas.
Ce proverbe est souvent prononcé lorsque l'on
demande, par humour, à un enfant de nous accompagner et d'abandonner sa
famille et en général l'enfant refuse. Alors on lui dit que le loup ne
se domestique pas car cet enfant refuse de quitter sa famille pour se
faire adopter par une autre. |
Ur
djin ili umzil tafrut. |
Ird
inw day. |
Une traduction littérale
est : Le forgeron n'a jamais possédé une épée. Une traduction est : Le
devin n'a jamais deviné ses propres malheurs. Ce proverbe est dit
lorsqu'une personne tente de proposer des solutions aux problèmes des
autres alors qu'elle n'en a pas trouvé à ses propres problèmes. Mais on
peut le dire aussi lorsqu’une personne d’un certain métier n’a pas
résolu ses propres problèmes qui sont en relation avec son métier. |
Une traduction littérale est: [Je veux] mon grain de blé
seulement. C'est l'histoire d'une femme et d'une poule. Un jour une
femme était en train de balayer devant chez elle. Soudain, elle trouva un
grain de blé, alors elle appela sa poule pour le lui donner à manger.
Mais la poule tardait à venir et la bonne femme avait fini par manger
elle-même le grain de blé. La poule avait fini par se pointer et réclamer
son grain. La femme lui explique qu'elle l'a mangé et que si elle pouvait
attendre quelques instants, elle lui offrirait un autre. Néanmoins, la
poule ne l'entendait pas de cet oreille et réclamait son grain de blé.
La femme lui proposait alors plein de grains de blé et même un sac si
elle n'était pas satisfaite. Mais rien n'y faisait car la poule voulait
le grain de blé que la femme a mangé.
Alors, on dit "[Je veux] mon grain de blé seulement". Se
dit d'une personne entêté, égoïste et refusant les compromis. |
Almmud ar timtelt. |
Urda it gga
yan ubaw talxca. |
Une traduction est: L'apprentissage doit durer jusqu'au
tombeau.
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Une
traduction littérale est: Un seul grain de fève ne fait pas un repas.
Une traduction est: Une seule main n'applaudit pas. |
Iga zars ayddagh iga ufrux s Dads. |
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Une traduction est: Il [le respect] est aussi rare chez-lui
que le palmier à Dadès. Dadès
(Dads) est une région du sud du Maroc qui est assez froide en
hiver et où la culture du palmier dattier est quasi inexistante. Ainsi,
la rareté du palmier dattier à Dadès est proverbiale. Si une chose est
rare, on dit qu'elle est de la même rareté que le palmier dattier à Dadès
et c'est ainsi du respect. |
Ces proverbes montrent la
richesse de notre langue, le tamazight, qui a tenu tête à toutes sortes
d’invasion étrangère. Il suffirait de l’introduire à l’école et
dans la vie publique des institutions pour la voir fourmiller de petits génies
littéraires, scientifiques et autres. J'espère que ces proverbes réussiront
à effrayer un petit chemin dans votre culture générale.
Ali
Amaniss, 14 Juin 2001 |