|
|
UNITED
NATIONS
Press Release
LE COMITÉ
POUR L'ÉLIMINATION DE LA DISCRIMINATION RACIALE ENTAME L'EXAMEN
DU RAPPORT DU MAROC
CERD
62ème session
3 mars 2003 Après-midi
Le Comité pour l'élimination de la discrimination raciale
a entamé, cet après-midi, l'examen du rapport périodique
présenté par le Maroc sur les mesures prises par ce pays
pour se conformer aux dispositions de la Convention internationale sur
l'élimination de toutes les formes de discrimination raciale.
Présentant le rapport de
son pays, M. Omar Hilale, Représentant permanent du Maroc auprès
des Nations Unies à Genève, a notamment attiré l'attention
sur la création de l'Institut royal de la culture amazigh dont
la composition reflète la diversité et la richesse culturelle
et linguistique du Maroc. Il a en outre souligné que la réorganisation
du Conseil consultatif des droits de l'homme décidée en
décembre 2002 constitue une autre manifestation de la dynamique
des droits de l'homme au Maroc. M. Hilale a fait valoir que, dans un souci
de doter le pays d'institutions «capables de relever les éventuels
dysfonctionnements de l'administration ou violations des droits et des
libertés du citoyen», le pays a créé, en novembre
2002, l'institution du Diwan Al Madhalim (ombudsman). Il a par ailleurs
indiqué que le Ministre marocain des droits de l'homme a adressé
une invitation au nouveau Haut Commissaire aux droits de l'homme, M. Sérgio
Vieira de Mello, soulignant que sa visite offrira au Haut Commissaire
l'occasion de constater les avancées considérables réalisées
par le Maroc dans la consolidation de la démocratie, l'état
de droit et le respect et la promotion des droits de l'homme.
La délégation marocaine
était également composée de représentants
du Ministère des droits de l'homme; du Ministère de la justice;
du Ministère de l'emploi, des affaires sociales et de la solidarité;
ainsi que de la Mission permanente du Maroc auprès de l'Office
des Nations Unies à Genève.
Le rapporteur du Comité
chargé de l'examen du rapport marocain, M. Nourredine Amir, a relevé
que les principaux indicateurs fournis par le Maroc font apparaître
que les disparités entre les catégories sociales les plus
élevées et les plus défavorisées ont été
sensiblement réduites, même si l'écart entre couches
sociales et entre milieu urbain et rural demeure important. Il serait
nécessaire d'éclaircir la question de l'assistance à
apporter aux berbérophones dans les procédures administratives
et judiciaires, a poursuivi M. Amir. Il a affirmé que le Conseil
consultatif des droits de l'homme gagnerait à se pencher sur les
cas de disparitions, sur la lutte contre l'analphabétisme des filles
et sur la protection des femmes en matière d'égalité
devant la loi. M. Amir par ailleurs demandé des renseignements
sur la mise en oeuvre du plan de règlement de la question du Sahara
occidental.
Les membres suivants du Comité
sont également intervenus: MM. Kurt Herndl, Tang Chengyuan, Patrick
Thornberry, Mohamed Aly Thiam, Alexandre Sicilianos, Luis Valencia Rodríguez,
Régis de Gouttes, Raghavan Vasudevan Pillai, José A. Lindgren
Alves, Mario Jorge Yutzis, Marc Bossuyt et Agha Shahi. Plusieurs d'entre
eux se sont enquis des rôles et fonctionnements respectifs de l'ombudsman
et du Conseil consultatif des droits de l'homme. Nombre de questions soulevées
par les experts avaient trait à la langue et à la culture
amazigh ainsi qu'à la situation des membres de la communauté
amazigh s'agissant notamment de la liberté d'association.
En fin de séance, le Président
du Comité, M. Ion Diaconu, a rendu compte des diverses visites
effectuées par des membres du Comité depuis la précédente
session de cet organe. Il a ainsi rappelé qu'il avait lui-même,
en compagnie de M. Thornberry, effectué une visite en Chine et
à Hongkong. Il a également indiqué qu'il avait été
invité à venir présenter en Suisse la procédure
prévue à l'article 14 de la Convention car ce pays envisage
de faire la déclaration prévue à cet article. Deux
membres du Comité ont en outre assisté à une réunion
du Groupe de travail intergouvernemental mis sur pied à l'issue
de la Conférence mondiale contre le racisme.
Le Comité poursuivra demain
matin, à 10 heures, l'examen du rapport du Maroc en entendant les
réponses apportées par la délégation marocaine
aux nombreuses questions posées cet après-midi par les experts.
Présentation du rapport
Présentant le rapport de
son pays, M. OMAR HILALE, Représentant permanent du Maroc auprès
des Nations Unies à Genève, a affirmé que la présentation
dudit rapport procède de la volonté du Gouvernement marocain
d'engager avec les membres du Comité un dialogue sincère,
fructueux et constructif et témoigne du respect par le Maroc de
ses obligations conventionnelles découlant des instruments juridiques
en matière de droits de l'homme. «Il est certain que la défense
des droits de l'homme constitue une priorité nationale pour mon
pays qui est profondément attaché à l'édification
de la démocratie, ainsi qu'au renforcement des droits humains et
des libertés individuelles et collectives», a insisté
M. Hilale. Le Roi Mohammed VI a consacré à maintes reprises
cette orientation en réaffirmant l'irréversibilité
des choix du Maroc en matière de défense et de promotion
des droits de l'homme, a poursuivi le Représentant permanent. Cet
engagement en faveur de la consolidation de la démocratie et de
l'État de droit a été conforté par l'organisation
d'élections législatives libres au Maroc, qui ont été
marquées - de l'avis unanime des observateurs internationaux -
par la transparence et l'honnêteté, ce qui a conféré
à l'institution parlementaire confiance, respect et crédibilité,
a souligné M. Hilale. Le nouveau Premier Ministre, M. Driss Jettou,
a réaffirmé devant le Parlement les principes et les choix
d'un «projet de société démocratique, ouverte
sur le monde, mais étroitement enraciné dans l'authenticité
marocaine et respectueux des composantes de notre identité arabo-musulmane
et notre culture séculaire». Le Roi a décidé,
à l'occasion de la journée internationale des droits de
l'homme, d'abaisser l'âge de vote de 20 à 18 ans et a invité
le Gouvernement à prendre les dispositions nécessaires à
cet effet. Cette initiative est de nature à responsabiliser la
jeunesse marocaine et à l'inciter à apporter sa contribution
à l'édification d'une société moderniste,
a estimé M. Hilale.
Le représentant marocain
a ajouté que ce processus engagé nécessite, certainement,
la pose de nouveaux jalons pour la réforme de l'appareil judiciaire,
tant il est vrai qu'une justice indépendante, intègre et
efficiente conforte la suprématie de la loi et assure confiance
et sécurité pour les personnes et les biens. «La modernisation,
la moralisation et la mise à niveau de l'appareil judiciaire, annoncées
par sa Majesté le Roi à l'occasion de l'ouverture de l'année
judiciaire 2003, s'assignent pour objectif l'édification d'un Maroc
résolument tourné vers la démocratie et le développement»,
a déclaré M. Hilale.
M. Hilale a par ailleurs indiqué
que le Roi a mis en place, le 17 octobre 2001, un Institut royal de la
culture amazigh dont la composition reflète la diversité
et la richesse culturelle et linguistique du Maroc. Dans son discours
d'installation de cet Institut, le souverain a réaffirmé
que «l'amazigh, qui plonge ses racines au plus profond de l'histoire
du peuple marocain, appartient à tous les Marocains, sans exclusivité,
et il ne peut être mis au service de dessins politiques de quelque
nature que ce soit». Consacrant définitivement la pluralité
identitaire marocaine en tant que synonyme d'enrichissement et de vecteur
de rassemblement et d'unicité, le Roi a accédé, le
10 février 2003, à la recommandation de l'Institut royal
relative à l'adoption du caractère «tifinagh»
pour la graphie amazigh. Cette mesure s'inscrit dans la spécificité
identitaire marocaine et répond aux impératifs de la sauvegarde
de l'intégrité de l'amazighté dans ses manifestations
séculaires, historiques et culturelles, a déclaré
M. Hilale. Il a souligné que la réorganisation du Conseil
consultatif des droits de l'homme décidée par le Roi en
décembre 2002 constitue une autre manifestation de la dynamique
des droits de l'homme au Maroc. «Dans un souci de doter notre pays
d'institutions capables de relever les éventuels dysfonctionnements
de l'administration ou violations des droits et des libertés du
citoyen, sa Majesté le Roi a procédé, le 9 novembre
2002, à la création d'un ombudsman dénommé
Diwan Al Madhalim», a par ailleurs indiqué M. Hilale. Cet
outil, dont l'objectif est le traitement des plaintes et des doléances
de tous les Marocains constituera un recours efficace pour tous ceux qui
s'estiment lésés par une décision ou un acte jugé
inéquitable, injuste ou contraire à la loi, a précisé
le Représentant permanent. Ce Diwan Al Madhalim ne fera pas seulement
office de bureau de requêtes mais sera surtout une force de proposition
pour la réforme de la législation, de l'administration et
de la justice.
Afin d'enrichir le partenariat
avec le Haut Commissariat aux droits de l'homme des Nations Unies - déjà
marqué par la création en 2000 d'un Centre de documentation,
d'information et de formation en matière de droits de l'homme -
le Ministre des droits de l'homme a adressé une invitation au nouveau
Haut Commissaire aux droits de l'homme, M. Sérgio Vieira de Mello,
pour une visite officielle au Maroc. M. Vieira de Mello a accepté
cette invitation qui est d'ores et déjà programmée
pour la seconde moitié de cette année. Cette visite offrira
au Haut Commissaire l'opportunité de constater les avancées
considérables réalisées par le Maroc dans la consolidation
de la démocratie, l'état de droit et le respect et la promotion
des droits de l'homme, a affirmé M. Hilale. Il a par ailleurs indiqué
que le Ministère des droits de l'homme a signé une Convention
avec l'Organisation internationale des migrations pour la création
d'un centre des droits des migrants.
Rapport du Maroc
Les quatorzième, quinzième
et seizième rapports périodiques du Maroc, réunis
en un seul document (CERD/C/430/Add.1 et suppl.), soulignent que le Maroc
étant, de par son histoire, une terre de croisement et de brassage
de peuples, ne peut que condamner la discrimination raciale sous toutes
ses formes. Cette condamnation est traduite dans l'article 5 de la Constitution
qui dispose que «tous les Marocains sont égaux devant la
loi». Le Maroc est réputé pour son ouverture, l'esprit
de tolérance qui y règne ainsi que la liberté des
cultes affirmée par la Constitution et qui s'exprime par la reconnaissance
du libre exercice du culte pour les autres religions, insiste le rapport.
À titre d'exemple, les membres de la communauté juive sont
considérés comme des citoyens marocains à part entière;
ils ont un accès égal à la fonction publique, au
monde du travail, et bénéficient des droits civils, politiques,
économiques, sociaux et culturels. En outre, le Maroc est déterminé
à uvrer pour lutter contre toutes les formes de discrimination
raciale que subit une large partie de ses ressortissants résidant
à l'étranger, ainsi qu'à favoriser l'entente entre
toutes les races. Par ailleurs, et bien que la discrimination raciale
n'ait pas cours au Maroc, le Gouvernement marocain a veillé, et
veillera encore, à introduire des dispositions législatives
spécifiques dans toutes les réformes de sa législation
interne, interdisant et sanctionnant la discrimination raciale. Cela s'est
ainsi traduit dans la nouvelle législation pénitentiaire
et a été prévu dans les projets de révision
du Code des libertés publiques et du Code du travail. Il en sera
de même pour le Code pénal dès que son projet de révision
aura pris forme. Le rapport indique que toute diffusion d'idée
fondée sur la supériorité et la haine raciales, ainsi
que la provocation à des actes de violence de nature raciste sont
réprimées par un article du projet de code de la presse.
Le projet de révision du Code des libertés publiques prévoit
la modification d'un certain nombre d'articles relatifs à la réglementation
du droit d'association de façon à déclarer expressément
illégale et à interdire toute association constituée
dans un but de propagande raciste ou ayant un objectif basé sur
des idées ou des théories de supériorité raciale.
Le rapport précise par
ailleurs que le droit se marier et de choisir son conjoint est assuré
par le Code du statut personnel qui rend possible le mariage pour l'homme
à l'âge de 18 ans révolus et pour la femme à
l'âge de 15 ans révolus. Le mariage ne peut être conclu
sans le consentement exprès des époux. S'agissant des questions
relatives à la culture, le rapport indique que la culture berbère
occupe une place importante au Maroc, du fait que les Berbères
constituent historiquement les premiers habitants de l'Afrique du Nord.
La tendance est à la reconnaissance de la spécificité
culturelle berbère tant au niveau de la langue que de la culture
au sens anthropologique. Il existe une réalité culturelle
berbère vivante et dynamique, faisant partie intégrante
de l'activité culturelle nationale, ajoute le rapport. En outre,
la Charte nationale d'éducation et de formation d'octobre 1999
prévoit la création, auprès de certaines universités,
de structures de recherche et de développement linguistique et
culturels amazigh, ainsi que de structures de formation des enseignants
et de développement des programmes et curricula scolaires. La création
par le Roi de l'Institut royal de la culture amazigh (IRCAM), le 17 octobre
2001, vient renforcer l'idée du respect de toutes les cultures,
précise le rapport. «Le Maroc est doté d'une population
arabophone et berbérophone unie dans une communauté de foi
musulmane et d'appartenance nationale qui transcende toute autre considération»,
conclut le rapport.
Examen du rapport marocain
Le rapporteur du Comité pour l'examen du rapport marocain, M. Nourredine
Amir, a fait observer que le haut niveau de représentation de la
délégation marocaine témoigne de la qualité
des relations régulièrement entretenues entre le Royaume
du Maroc et le Comité. «La délégation marocaine
a toujours fait montre d'une disponibilité permanente pour être
à l'écoute des observations voire des questions soulevées
par notre comité en vue de se constituer en réceptacle à
partir duquel le Maroc puise pour y trouver matière à faire
évoluer non seulement son arsenal législatif mais encore
judiciaire et administratif en matière de droits de l'homme»,
a déclaré M. Amir.
M. Amir a par ailleurs relevé
que les principaux indicateurs fournis par le Maroc dans un document de
base (HRI/COR/1/Add.23/Rev.1) daté de 2002 invitent à constater
que «les agrégats macro-spatiaux relevant autant de la démographie
que des politiques de formation, d'éducation et de santé,
notamment à l'égard des plus démunis, font apparaître
que les disparités entre les catégories sociales les plus
élevées et les plus défavorisées ont été
sensiblement réduites», même s'il est établi
dans ce même document que l'écart entre couches sociales
et entre milieu urbain et rural demeure important. Dans ce même
document de base, un tableau comparatif du dahir de 1990 et du dahir de
2001 portant création et réforme du conseil consultatif
des droits de l'homme est soumis à notre examen en vue de noter
l'évolution parcourue depuis 1990, souligne en outre M. Amir. «De
cette évolution, il se dégage un progrès substantiel
puisqu'en 1990 il n'y avait que neuf articles, alors qu'en 2001, il en
est dix-huit, c'est-à-dire le double, pour renforcer le dispositif
de protection des droits de l'homme», a déclaré M.
Amir. Il a par ailleurs relevé qu'en matière pénale,
il semblerait que le ministère de la justice se soit engagé
dans une profonde réforme du système pénitentiaire
qui s'articulerait autour de l'humanisation des conditions de détention
et de la préparation des détenus à leur réinsertion
dans l'environnement social. «La notion de droit du prisonnier émerge»,
a affirmé le rapporteur du Comité chargé de l'examen
du rapport marocain. Il convient toutefois d'évoquer la question
de la peine de mort pour dire qu'à l'heure actuelle, cette peine
n'est pas encore abolie, a poursuivi M. Amir.
Pour ce qui a trait, à
proprement parler, au rapport périodique du Maroc, M. Amir a déclaré
que les projets de révision du code des libertés, du code
du travail et du code pénal, ainsi que la politique d'intégration
des droits de l'homme dans l'enseignement général et surtout
dans la formation des cadres relevant des pouvoirs exécutif et
judiciaire, sont annoncés pour répondre à quelques-unes
des préoccupations du Comité. Il n'en demeure pas moins
qu'il serait nécessaire d'éclaircir la question de l'assistance
à apporter aux berbérophones dans les procédures
administratives et judiciaires, a-t-il poursuivi. Il a par ailleurs relevé
que si le rapport marocain parle de 18 associations de défense
et de promotion de la langue et de la culture berbère, la FIDH
parle, elle, de 48 associations de ce type. À quel chiffre convient-il
de se fier, s'est-il interrogé?
M. Amir a relevé que l'application
pratique et effective des dispositions de la Convention n'apparaît
pas stricto sensu dans le rapport. Quel est le bilan concret des activités
du Conseil consultatif des droits de l'homme depuis sa création,
s'est-il interrogé? Qu'en est-il des droits des étrangers
au Maroc, s'agissant notamment des questions relatives à la circulation
des personnes et des capitaux, s'est-il également enquis? Quels
sont en outre les indicateurs qui permettent d'identifier, le cas échéant,
les groupes sociaux les plus exposés à la marginalisation,
a-t-il demandé? «La réduction de la dette externe
par substitution de l'endettement interne, la moralisation de la vie publique,
l'évolution de quelques indicateurs macro-économiques tels
que, par exemple, le PIB par habitant sont des signes encourageants»,
a déclaré M. Amir avant d'ajouter que «cela est toutefois
insuffisant pour réduire véritablement les grandes disparités».
M. Amir a par ailleurs affirmé
que le Conseil consultatif des droits de l'homme gagnerait à se
pencher sur les cas de disparition signalés en vertu du droit international
humanitaire, sur les garanties à octroyer en matière de
lutte contre l'analphabétisme, essentiellement celui des filles
en milieu rural et urbain, ainsi que sur la protection des femmes en matière
de jouissance de tous leurs droits et liberté dans des conditions
d'égalité devant la loi.
Parmi les questions non encore
réglées, il en est une qui pourrait être éclaircie
s'agissant de la mise en uvre de l'article 15 de la Convention,
a poursuivi M. Amir avant de préciser que, dans sa résolution
2002/4 adoptée sans vote en avril 2002, la Commission des droits
de l'homme a noté avec satisfaction les accords sur la mise en
uvre du plan de règlement que les deux parties ont conclu
au cours de leurs pourparlers privés directs tout en soulignant
l'importance qu'elle attachait à l'application intégrale,
équitable et scrupuleuse du plan de règlement de la question
du Sahara occidental et des accords relatifs à sa mise en uvre.
Cette résolution demande instamment aux parties de régler
le problème des personnes portées disparues et les engage
à honorer l'obligation qui leur incombe en vertu du droit international
humanitaire de libérer sans plus tarder toutes les personnes qu'elles
détiennent depuis le début du conflit. Des éclaircissements
sur cette question sont bien entendu de nature à mieux nous faire
comprendre l'évolution de ce problème, a déclaré
M. Amir.
Plusieurs experts se sont enquis
du rôle et de la place exacte qu'occupe l'ombudsman aux côtés
du Conseil consultatif des droits de l'homme qui semble lui aussi compétent
pour examiner des plaintes.
Un membre du Comité s'est
réjoui de l'existence du Conseil consultatif des droits de l'homme
mais s'est enquis des attributions exactes de cet organe telles que révisées,
relevant qu'il n'est plus responsable de l'harmonisation de la législation
en matière de droits de l'homme mais de l'étude d'une telle
harmonisation. Ce même expert a regretté que le rapport marocain
ne comporte aucune information sur les activités réelles
de ce Conseil. En outre, le présent rapport ne fournit toujours
pas d'informations sur la composition ethnique de la population marocaine,
alors que cette question faisait déjà l'objet, il y a cinq
ans, d'une recommandation du Comité. Aucun élément
n'indique par ailleurs qu'il y aurait eu des plaintes pour discrimination
raciale.
Un autre membre du Comité
a notamment souhaité savoir s'il y a actuellement au Maroc des
travailleurs migrants, des réfugiés, des immigrants en situation
irrégulière et, si tel était le cas, quels sont leurs
droits et de quelle manière sont-ils protégés.
Plusieurs experts se sont enquis
du sort réservé à la langue amazigh au niveau de
l'enseignement secondaire. Plusieurs membres du Comité se sont
en outre inquiétés de l'interdiction qui frappe certains
prénoms d'origine amazigh. Un expert s'est inquiété
des restrictions de facto imposées à la liberté d'association
des personnes appartenant à la communauté amazigh.
Un membre du Comité s'est
enquis de la situation des enfants nés au Maroc de père
marocain et de mère étrangère du point de vue du
droit à la nationalité. Ce même expert s'est enquis
des règles régissant la liberté de culte pour les
religions non monothéistes. La protection légale accordée
aux athées est-elle la même que celle qui est accordée
aux autres personnes, s'est en outre interrogé un autre expert?
Est-il vrai que le délit
d'apostasie figure dans le code pénal, a par ailleurs demandé
un autre membre du Comité? Il a également souhaité
savoir ce qu'il en est de la résurgence d'une poussée antisémite
en provenance de certains responsables de la mouvance islamiste extrême,
dont font état certaines informations. Cet expert a souhaité
obtenir des informations complémentaires sur le bilan des activités
de l'Institut royal de la culture amazigh. Relevant que certains évaluent
à 30 millions le nombre de personnes relevant de la communauté
amazigh, cet expert a souhaité connaître la réaction
de la délégation marocaine aux trois principaux vux
que semblent exprimer les membres de cette communauté selon les
informations transmises par la FIDH et par l'association Tamazgha: que
soit reconnues dans la Constitution la composante amazigh de la population
et la langue tamazigh; que la langue tamazigh soit reconnue comme langue
officielle nationale; que la langue tamazigh soit intégrée
dans l'enseignement, ce qui - selon certains observateurs - permettrait
de lutter contre l'analphabétisme. L'expert s'est enquis de la
situation des Berbères, des Noirs, des nomades, des Sahraouis et
des autres minorités au Maroc.
Un membre du Comité a souhaité
savoir si la polygamie était officiellement interdite au Maroc
et si les droits de succession sont les mêmes dans ce pays pour
les femmes et pour les hommes.
Où en est la révision
du Code pénal, s'agissant plus précisément de l'interdiction
de la discrimination raciale, se sont en outre enquis plusieurs membres
du Comité?
|